INSTITUTIONNEL / AVENIR DE L’UE
Pour M. Lambertz, il faut instaurer un dialogue à long terme,
systématique, avec des citoyens européens tirés au sort
Bruxelles, 06/02/2019 (Agence Europe) – Le président du Comité européen des
régions (CdR), Karl-Heinz Lambertz, a estimé qu’il est absolument nécessaire, après
les élections européennes, de repenser l’Union européenne et son rapport à ses
citoyens, lors d’un échange avec EUROPE en amont de la session plénière du CdR,
mercredi 6 février.
La veille, le bureau du Comité a adopté une première version de la déclaration de
Bucarest, qui devrait être adoptée à l’occasion du 8e Sommet des régions et des villes,
les 14 et 15 mars prochains. Celle-ci énumère une dizaine de priorités (voir autre
nouvelle), parmi lesquelles la nécessité d’introduire une « consultation permanente »
avec les citoyens, un projet qui tient à coeur au président.
« Il existe depuis des décennies des centaines d’initiatives pour dialoguer et discuter
d’Europe : on discute tout le temps d’Europe », a ainsi souligné M. Lambertz,
rappelant les dialogues citoyens lancés par le Comité des régions, ceux de la
Commission ou encore ceux lancés à l’initiative du président français, Emmanuel
Macron. « La conclusion positive est que ça se passe, des gens viennent et on
discute…mais ça ne suffit pas pour dire que maintenant on est entré dans l’ère de la
démocratie participative ».
Pour lui, il faut par conséquent se concentrer sur deux éléments : les participants et le
suivi. « Il faut qu’on parvienne à mobiliser une dimension représentative de la
population européenne et la façon la plus scientifique de le faire, c’est par le système
de tirage au sort par catégorie », a-t-il expliqué. Surtout, à ses yeux, « il faut une
logistique bien rodée qui s’occupe du suivi, [car] la pire des choses, c’est de faire
participer les gens, puis d’arriver à des conclusions et ne pas donner de suivi, laisser
les choses s’enliser ».
« Il faut systématiser et avoir une approche à long terme et, surtout, la séparer des
élections », a-t-il poursuivi. Un principe cardinal, selon lui, pour éviter toute défiance
parmi les citoyens et éviter les comportements électoralistes.
« C’est pour ça que M. Jahier (président du Comité économique et social européen) et
moi-même avons proposé une approche interinstitutionnelle pour systématiser
quelque chose sur 5 ans », a-t-il expliqué, avant de souligner que le Comité était en
pourparlers avec le secrétariat général de la Commission européenne et celui du
Parlement européen ainsi que les responsables du Conseil.
Cette proposition sera présentée parmi les autres priorités de la déclaration aux
leaders européens à l’occasion du sommet de Sibiu, le 9 mai prochain. Le président
espère aussi atteindre le plus grand nombre de citoyens européens en amont des
élections européennes.
« Il y a une fenêtre d’opportunité de presque une année », a-t-il martelé, espérant
pouvoir faire bouger les choses. Pour ce faire, les initiatives du Comité sont
nombreuses : en octobre 2018, les représentants ont adopté un avis sur l’avenir de
l’Europe ; en mars ce sera la déclaration de Bucarest ; puis, en juin, le Comité devrait
adopter un avis avec un « cahier des charges » détaillé qui viendra donner suite au
sommet de Bucarest.